Le Lockheed C-130 Hercules
Vol. II - Afrique
Xavier Capy
L’Afrique est le continent du C-130 par excellence.
Tour à tour vecteur de projection de force, outil de soft power, allié humanitaire, et générateur de développement économique, le C-130 aura rempli la gamme la plus complète des missions imaginables. Tueur de terroristes en Somalie ou créateurs d’emplois au Maroc, c’est toujours lui qu’on voit apparaître pour évacuer les civils dans les pays en proie à des guerres civiles ou des coups d’état, et c’est toujours lui qui vient larguer des palettes de nourritures ou de médicaments à des populations frappées par les famines ou les catastrophes naturelles.
Deuxième volume de la série consacrée par Xavier Capy au Lockheed C-130 dans le monde, ce livre propose un gros plan sur la fantastique histoire africaine du Hercules.
Le continent africain compte actuellement 54 états souverains dont seulement seize utilisent - ou ont utilisé - le C-130 Hercules. Sans surprise, les pays d’Afrique du Nord, situés sur le pourtour méditerranéen, sont tous équipés de C-130 et sont également ceux qui disposent des flottes les plus conséquentes. C’est également en Afrique du Nord que le C-130J-30 Super Hercules a fait son apparition sur le continent africain : en Tunisie d’abord puis, plus récemment, en Algérie, et l’Egypte est sur le point de s’en équiper.
Avec la réception de neuf C-130B dès 1963, la South African Air Force a été la première force africaine à voler sur Hercules. Elle figure d’ailleurs parmi les premiers clients à l’export du constructeur américain. Puis, dans les années 70, plusieurs forces aériennes africaines la rejoignent : la Libye en 1970, le Zaïre en 1971, le Maroc en 1974, le Gabon et le Nigeria en 1975, l’Egypte en 1976 - qui est toujours le plus gros utilisateur du continent - le Cameroun en 1977, le Soudan en 1978 et le Niger en 1979. Tous les appareils livrés sont du type « C-130H », la dernière version du quadriturbopropulseur spécialement dédiée à l’export.
Hormis la Centrafrique, le Soudan et le Zaïre qui n’ont plus aucun Hercules en activité, les treize autres forces aériennes sont toujours réputées avoir des C-130 en ligne. Mais la lecture des pages suivantes montrera que, dans le cas de nombreux pays africains, les informations sont fragmentaires voire inexistantes et il est bien difficile de savoir si ces flottes sont réellement opérationnelles : les avions stockés en plus ou moins bon état ou immobilisés - en attente de révision ou par manque de rechanges, parfois longuement pour des soucis budgétaires - sont nombreux sans que l’on sache s’ils revoleront un jour.